Cette centrale, installée sur 52 hectares, est estimée produire environ 87 GWh annuels, ce qui correspond à l’alimentation de quelques 82.500 foyers selon les données du projet. Le financement a été assuré en partie par l’«International Finance Corporation » (IFC) et lz, dans le cadre du programme « Scaling Solar » de la Banque mondiale, destiné à stimuler rapidement des projets solaires compétitifs dans les pays en développement.
Pour l’économie zambienne, l’arrivée d’un investisseur privé panafricain comme AXIAN vient renforcer l’attractivité du secteur des énergies renouvelables et pourrait créer des effets de retombées positives, entre autres l’amélioration de la fiabilité de l’approvisionnement électrique, un soutien à la diversification de la chaîne énergétique, et potentiellement une baisse des coûts à moyen terme grâce à une production renouvelable. Comme l’a souligné le directeur général, Benjamin Memmi, « Nous écrivons un nouveau chapitre de notre histoire avec l’acquisition de cette nouvelle centrale en Zambie (…) Nos ambitions restent inchangées : améliorer concrètement la vie des communautés, soutenir l’inclusion énergétique et stimuler des opportunités de développement dans les territoires ». Cette déclaration souligne l’axe social-économique que l’entreprise souhaite conjuguer à l’investissement énergétique.
Cadre favorable
Sur le plan économique, cette transaction illustre plusieurs dynamiques importantes de la transition énergétique en Afrique. D’une part, elle traduit une montée en puissance des capitaux privés africains dans les infrastructures énergétiques renouvelables, ce qui atténue la dépendance aux combustibles fossiles importés et peut renforcer la résilience énergétique nationale. D’autre part, elle permet à la Zambie dont le réseau dépendait majoritairement de l’hydroélectricité et qui fait face à des risques associés (sécheresses, fluctuations de production) d’élargir son bouquet électrique avec l’énergie solaire. En investissant dans une usine capable de générer 87 GWh/an, AXIAN Energy contribue non seulement à la réduction des émissions de CO2, mais aussi à la création d’un cadre économique favorable : emplois locaux durant la construction et l’exploitation, effet multiplicateur sur les fournisseurs et les services connexes, et meilleure stabilité des coûts d’énergie.
Pour Madagascar et les autres pays de la région, cette opération peut jouer un rôle dans l’intégration des énergies renouvelables dans la stratégie de développement économique, l’ouverture à des modèles d’investissement innovants et partagés, et l’alignement sur les objectifs de développement durable. Toutefois, il conviendra de surveiller la structure tarifaire dans le contrat d’achat d’électricité (PPA) conclu avec le fournisseur national zambien, la manière dont les retombées économiques locales seront partagées et la qualité de l’intégration au réseau national. « La transition énergétique ne se résume pas à poser des panneaux : elle doit générer des bénéfices tangibles pour les populations et l’économie locale », commente un expert africaniste de l’énergie.